Maladies complexes

Les maladies communes sont définies par une incidence élevée de la maladie dans la population générale en opposition aux maladies rares (incidence de la maladie rare < 1/2000 personnes dans la population générale). Les maladies communes sont également appelées maladies complexes.

Le champ des maladies communes est très large et comprend entre autres des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires (HTA, infarctus du myocarde, etc.), les maladies endocriniennes (diabète de type 2, obésité, hypercholestérolémie, etc.) les pathologies ostéo-articulaires (arthrose, polyarthrite rhumatoïde, ostéoporose, etc.) les maladies neurologiques (démences séniles) ; les maladies dysimmunitaires et auto-immunes, les maladies psychiatriques (schizophrénie, trouble bipolaire, autisme, etc.) et les problèmes d’allergie/asthme.

Certains auteurs classent également les infections ou les cancers (toutes causes, tout organe différent confondu) dans les maladies communes/complexes.

Certaines malformations sont aussi classées dans les maladies communes ou complexes comme la fente labiale et/ou palatine, la luxation congénitale de la hanche, les cardiopathies congénitales ou les anomalies de fermeture du tube neural.

La SFMPP souhaite participer à la réflexion éthique et sociétale concernant la réalisation de génome/exome en population globale. En effet, ces analyses peuvent être réalisées non seulement dans le but d’identifier rapidement la cause de la maladie (diagnostic de précision) permettant d’éviter une errance diagnostic et des examens inutiles mais également dans un cadre pré-symptomatique afin de prévenir (prévention, éducation thérapeutique) des symptômes graves et prendre en charge le patient dans sa globalité ainsi que les autres membres de la famille.

Certaines maladies communes ont un déterminisme génétique évident mais elles ne répondent pas aux modes de transmission mendéliens classiques, ni à un mode de transmission de type mitochondrial. Ainsi, il est fréquent d’observer des arbres généalogiques où plusieurs individus sont atteints sans mode d’hérédité clairement évident mais avec une prévalence de la maladie dans la famille nettement supérieure à la prévalence observée dans la population générale. On parle alors d’agrégation familiale.

Malgré 20 ans de progrès dans la compréhension génétique des maladies communes/complexes, il n’y a pas encore eu de données suffisamment abouties permettant de dépister/soigner les maladies communes en considérant le mécanisme d’hérédité multifactorielle. Par contre, depuis l’événement des analyses pangénomiques (analyses chromosomiques par puces à ADN, séquençage de l’exome, séquençage du gènome) les progrès concernant l’identification d’étiologies précise, la prise en charge et le traitement de maladies rares monogéniques avec un phénotype (expression clinique) de maladie complexe/fréquente est exponentiel.

Afin de poursuivre l’effort de démembrement de ces maladies communes/complexes, il est aussi crucial de ne plus confondre symptôme et maladie.

Il apparaît donc indispensable d’identifier le mécanisme responsable de la maladie commune/complexe. En effet, l’identification d’une maladie monogénique rare cachée au sein du symptôme reflétant « la maladie » commune/complexe permettra une médecine prédictive et/ou personnalisée, ainsi que l’utilisation de médicaments développés sur la base des connaissances génétiques et de la perturbation pathologique liée à la mutation.

De nombreuses questions restent encore en suspens en particulier quels mécanismes génétiques et/ou environnementaux modulent l’expression du gène responsable de la maladie et également la pénétrance de cette maladie ? Ces réponses permettront de prédire au mieux la gravité du phénotype.

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